Ils se cachent derrière des noms étranges et exotiques, rangent des documents selon des critères qui échappent au commun des mortels, et emploient un langage que l'on croirait sorti d'un film de science-fiction.
On a pu déterminer que leur lieu de vie est proche du nôtre : on a eu souvent la preuve qu'ils ne vivent pas dans la médiathèque ; certains les ont comme voisins, d'autres les ont croisés au supermarché, et il paraît même qu'ils se reproduisent, puisqu'il leur arrive de se promener avec des enfants qui les appellent "maman" ou "papa".
On peut facilement voir ce qu'ils font durant les heures d'ouverture ; ils rangent, passent des prêts, des retours, des réservations, des prolongation, accueillent des groupes, des classes, installent des nouveautés...
Mais la vraie grande question qui reste à élucider, c'est : que font ces êtres étranges dans les rayons ou derrière leur ordinateur quand la médiathèque est fermée ?
Ce document va essayer de répondre à cette question cruciale. Toute trace de second degré est indépendante de notre volonté (si, si).
1/ Ils lisent.
Ils lisent des magazines, des revues professionnelles, des contes, des résumés, et parfois même...des livres ! Pourquoi ? Parce qu'ils pensent que pour vous conseiller, vous orienter, et pour choisir des documents, ils ont besoin de les connaître, au moins un petit peu. Ah, les naïfs !2/ Ils surfent sur internet.
Ils vont consulter des blogs, des sites spécialisés, des sites marchands, des sites de compagnies de spectacles... Non, ils ne préparent pas l'arbre de Noël de la médiathèque, ou le séminaire annuel ; ils préparent leurs commandes, leurs animations, leurs sélections. C'est au moins ce qu'ils disent.3/ Ils dépensent l'argent public.
Eh oui, ce sont vos impôts qui nourrissent les rayons des médiathèques, et pas l'argent des abonnements, ni celui des pourboires (ah bon ? vous non plus vous n'en donnez pas ?).Cet argent sert à payer les documents, le personnel, les fournitures diverses, l'eau courante et même le courant électrique (allez dire que les médiathèques ne sont pas modernes après ça !).
4/ Ils parlent.
Entre eux. Avec vous. Avec d'autes services. Avec vos enfants. Parfois avec d'autres collègues, à quelques kilomètres ou à l'autre bout de la France. Par téléphone, ou en direct. Ils parlent de leur travail, des films qu'ils ont vu, des livres qu'ils ont lu, des reportages qu'ils ont regardé, des disques qu'ils ont écouté, des spectacles auxquels ils ont assisté... Ils disent que c'est de la "culture pro".De réunions de services en visites du bâtiment, de visites de classes en préparation d'nimation, ils parlent.
5/ Ils jardinent.
Une ou plusieurs fois par an, ils ferment la médiathèque pour inventaire. Mais alors que vous pensez qu'ils en profitent pour prendre des vacances, ces fous furieux restent à la médiathèque ! Et en plus, ils prennent un malin plaisir à jetter des documents, qu'ils jugent obsolètes, trop abîmés, etc : c'est ce qu'ils appellent le "désherbage".6/ Ils tirent au flanc
Ils ne perdent jamais une occasion de partir. Ils se forment à des disciplines bizarres, vont rencontrer des collègues pour envisager des collaborations, vont visiter d'autres médiathèques pour piquer des idées d'animations... Tout ça pour se rajouter du travail. Des malades on vous dit.7/ Ils recopient bêtement ce qu'ils ont sous les yeux.
Catalogage, gestion et réception de commandes, bibliographies, necrologies, communiqués de presse, sélections thématiques, coups de coeur, supports de communication...Ils rentrent tout et n'importe quoi sur leur logiciel, font des fichiers informatiques pour tout ce qui leur passe sous la main, et passent des heures à bien présenter tout ça.
8/ Ils font quelques trucs pénibles pour justifier quand même un peu leur salaire.
Comme si on allait croire qu'ils font un boulot difficile, ils s'évertuent à vous le prouver.Alors ils font la caisse, ils déclarent plein de chiffres à plein d'organismes différents, rédigent des contrats, des réglements, se prennent la tête à trouver un code à 6 chiffres après la virgule pour coter un document, essaient de maîtriser la M14, la Dewey, la PCDM4 (ce ne sont pas des arts martiaux), entretiennent des bases d'autorités, des thésaurus, prévoient des plannings super compliqués pour faire des choses simples (rester derrière la banque de prêt), recouvrent, renforcent, réparent des documents...
Maintenant, vous savez. Et vous avez une longueur d'avance, car ils ne savent pas que vous savez..
(Source : http://www.mediatheques-porteduhainaut.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=280:que-font-ils-quand-la-mediatheque-est-fermee-&catid=1:generalites&Itemid=53)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire